« Gilets Jaunes », citoyens mécontents, dialoguons !

 

Tribune.

Rouen le  14 novembre 2018.

 

Les automobilistes sont ils victimes d’un syndrome de Stockholm ?

Prisonniers de la voiture et du pétrole ?

Brûler du carburant ou sauver la planète ?

 

 

Notre association, Effet de Serre Toi Même !, cherche à sensibiliser nos concitoyens sur l’impact climatique de notre mode de vie actuel qui épuise les ressources naturelles et rejette les fameux gaz à effet de serre responsables du réchauffement de notre planète. Dans notre région au climat tempéré, à première vue rien de dangereux… Mais en fait, l’agriculture à l’échelle de la terre entière va voir les zones de cultures modifiées, les économies de tous les pays seront bouleversées, des problèmes de santé vont apparaître, des populations seront obligées de quitter leurs territoires… Ce sont des bouleversements majeurs qui auront un coût énorme (estimé par un ancien directeur de la Banque du Royaume Uni, Nicholas Stern au coût cumulé des deux premières guerres mondiales plus celui de la crise de 1929…).

 

En cette fin d’année 2018, nous assistons « en même temps » aux marches pour le climat et à des actions contre les taxes sur les carburants fossiles. Voilà qui démontre que la  sortie de l’époque du « Pétrole Pas Cher » pose problème pour les français(es)…

 

 

LA NATURE SUR NOTRE TERRE EST EPUISABLE, ET EPUISEE

Rappelons que les ressources en pétrole ne sont pas inépuisables et, que de ce seul fait, le coût des carburants montera. Par cette mécanique, les pays producteurs seront de plus en plus riches et les pays consommateurs ruinés. C’est pourquoi la France, mais aussi la Communauté Européenne doivent absolument sortir leur économie du « tout pétrole ».

 

Il faut donc, et nous sommes en retard, vite apprendre à vivre avec une essence chère et à vivre avec moins de pétrole. Pour cela, il nous faut à la fois faire des économies d’énergie et préparer la transition énergétique : limiter la consommation des ressources fossiles et des ressources naturelles, et privilégier les énergies renouvelables…. Nous limiterons ainsi les rejets de CO2 dans l’atmosphère.

 

UNE SERIE D’ERREURS HISTORIQUES

La difficulté du changement, pour beaucoup, est due au système, mis en place depuis 40 ans  (étalement urbain, lieux de vie éloignés du travail et des commerces, disparition des petites lignes ferroviaires…) qui a contraint aux multiples déplacements en voiture. L’automobile a également pris une place culturelle importante, soutenue par les millions de publicités dépensés par les constructeurs… Le milieu rural est particulièrement atteint par cette problématique.

 

Nous sommes maintenant piégés par notre propre système, endettés par des dépenses liées aux aberrations de cette organisation, et en train d’enrichir  de façon exorbitante les pays producteurs de pétrole….

 

TAXER C’EST GENERER DES FONDS POUR L’INVESTISSEMENT ET RALENTIR LA CONSOMMATION !

Pour nous, défenseurs du vivre ensemble solidaire et préservateur de notre planète Terre, ce modèle de société est abberrant et excessivement dangereux pour la survie même de l’humanité… Les solutions existent, mais il faut de l’argent pour accompagner par des investissements le changement de société.  C’est pourquoi nous sommes favorables à la taxation des carburants (sans oublier le kérosène des avions et le fioul lourd des cargos) et aussi à une sur-taxation des véhicules les plus consommateurs …

LES SOLUTIONS POUR APPORTER DES ALTERNATIVES CONCRETES AUX POPULATIONS EXISTENT !

Nous pensons que la « puissance publique » (de la tête de l’état aux petites collectivités locales) doit enfin quitter ce système mortifère. Il faut offrir aux citoyen(es) de véritables solutions pour diminuer leurs déplacements et les rendre moins chers. Par exemple, nous demandons la  mise en place de conseils en mobilité, et réclamons tout aussi intensément des parking gratuits et de grande capacité à une dizaine de kilomètres des centres villes et de très bons transports en commun (en amplitude d’horaires et en fréquence) pour y accéder. Nous souhaitons le redéploiement des petites lignes ferroviaires. Nous prônons aussi le développement des déplacements actifs en ville (vélo, marche autant que possible…). Rappelons qu’aujourd’hui en ville, un déplacement  sur deux effectué en  voiture se fait sur moins de 3 km.

 

UN URBANISME AU SERVICE DE L’INTERET GENERAL

Pour l’urbanisme, nous souhaitons densifier les villes et éviter l’étalement urbain. C’est possible en occupant les friches laissées par les activités industrielles, et en évitant le mitage. C’est faisable en améliorant la qualité de vie en ville et en maîtrisant le coût de l’immobilier. Nous revendiquons aussi des incitations comme des crédits d’impôts pour des personnes qui accepteraient de rapprocher leur lieu de vie de leur lieu de travail.

 

LE CHANGEMENT SERA SUBI OU CHOISI

Nous avons travaillé, étudié ce qui se fait un peu partout en Europe et nous savons qu’une mutation profonde des déplacements va se produire, qu’on le veuille ou pas. Autant l’anticiper en trouvant de bonnes solutions, qui offrent quelques espoirs aux générations futures et qui soient vectrices d’égalité sociale plutôt que de la subir violemment.

 

PAS DE NOUVEAU PIEGE !

C’est ainsi que le projet autoroutier A133-A134 à péage, appelé de façon erronée « Contournement EST de Rouen » représente à nouveau un piège pour les citoyens, toujours incités à des déplacements longs et donc à des dépenses de plus en plus élevées dans les années à venir, en raison de l’augmentation structurelle du coût du pétrole.  Ce projet climaticide est de surcroit un double piège  : il est destructeur de l’environnement,  et nous devrons compenser ces destructions par des mesures correctrices qui couteront très chères à la collectivité.

 

S’INFORMER, REFLECHIR, ET AGIR

C’est ainsi que nous appelons nos concitoyen(nes) à réfléchir sur l’avenir et à abandonner la revendication à court terme de carburants moins chers. Il nous faut guérir de ce qui ressemble à un syndrome de Stockholm : nos concitoyens « otages », admirateurs de leur « maître et bourreau », le pétrole ! Il nous faut promouvoir des propositions écologiques qui permettront de pas enferrer nos enfants dans la société du pétrole… C’est un cheminement long et complexe, mais c’est le seul qui nous fera sortir de cette impasse civilisationnelle.

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