La Métropole Rouen Normandie face aux défis du changement climatique

Ce début d’année 2018 est marquée une succession d’événements météorologiques puissants. Les cours d’eau largement artificialisés ne réussissent plus à contenir les précipitations massives alors que la destruction des zones naturelles d’expansion des crues et l’artificialisation des sols accroissent des effets qui peuvent s’avérer destructeur.

Ici en Seine-Maritime, la situation est d’autant plus grave qu’a la crue[1] il faut ajouter l’effet des marées dont l’influence s’étend jusqu’à Elbeuf. « Le pic de la crue est donc attendu pour lundi 29 janvier et il n’est pas exclu que la progression continue dans les jours à suivre, « en raison de la pluviométrie » actuelle et à venir. Si l’effet de la crue sera encore plus important cette fois-ci qu’en juin 2016, cela est lié principalement à la combinaison de plusieurs facteurs : débit important de la Seine, fortes marées et surcotes maritimes[2]. »

Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi les flots ne sont-ils pas mieux maitrisés ? Des solutions existent-elles pour adapter le territoire à ces événements récurrents ?

La crue a déjà causé des dégâts non négligeables début janvier[3]. Aujourd’hui le territoire touché est plus vaste encore[4]. L’alimentation en eau, l’activité des entreprises, les cultures[5], commerces et transport sont nettement impactés[6]. A Paris les conséquences de ce deuxième épisode hydrologique majeur en 18 mois inquiètent[7]. Ici elles ne seront pas moindres… voire même plus grave encore !

Effet de Serre toi-même ! considère que la succession régulière de tels événements n’est pas un « caprice de la nature » mais une conséquence du changement climatique. Dans le dossier ci-dessous, nous présentons des éléments qui donnent à voir les liens entre l’évolution du climat et la modification du régime des pluies en hiver.

Le constat est sans appel. Non seulement, ces crues dégradent un peu plus encore la qualité des eaux du fleuve le plus pollué de France[8] mais elles donnent à voir la fragilité des politiques publiques mises en œuvre pour protéger les biens et les personnes.

Les dégâts ne sont pas tant dus aux colères de la nature mais à des défauts d’aménagements hydrauliques[9] et plus encore à un manque d’anticipation des pouvoirs publics locaux. Si le changement climatique n’est plus nié, ses conséquences sont encore sous-évaluées.

Effet de Serre toi-même ! dans le souci de contribuer à l’élaboration de politiques publiques à la mesure des enjeux environnementaux et du défi climatique invite la Métropole Rouen Normandie à aller au-delà de la stratégie d’atténuation du changement climatique proposée à l’occasion de la COP21 de Rouen. Il est impératif de concevoir un plan métropolitain d’adaptation du territoire au changement climatique au vu de l’importance du risque inondation.

Quelques mesures ciblées ne suffiront pas. Nous appelons à une refonte structurelle des politiques publiques qui intègre la nécessité de protéger le territoire et d’anticiper des aléas qui seront de plus en plus violents. Cela aura un cout mais des outils fiscaux existent pour ce faire et des projets dangereux pour le climat, tel le Contournement Est, doivent être abandonnés au profit d’investissements innovants et durables qui améliorent la résilience du territoire.

Notre responsabilité est grande. Il s’agit non seulement de laisser aux générations futures une métropole vivable mais aussi d’éviter une catastrophe économique puisque chacun sait que le « coût du réchauffement, une bombe financière pour la planète[10]. »